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L'ECONOMIE EN PREPA HEC
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                   Joël Hermet
  

          Une addition à 1 227 milliards de dollars...
Bill Bonner, MoneyWeek France, 20/03/2010

                C'est à l'été 2007 que la situation a commencé à dégénérer. A l'époque, rappelez-vous, la crise des subprime a éclaté. Des millions de ménages américains ont fait défaut sur le paiement de leurs dettes. Cela a mis en difficulté les banques, qui avaient vendu des prêts inutiles à des gens qui ne pouvaient pas les rembourser. Et elles ne s'étaient pas arrêtées là : elles avaient aussi fait jouer l'effet de levier sur ces prêts, les avaient transformés en produits dérivés opaques, s'étaient livrées à toutes sortes de trafics entre banques, jouant avec les devises, les taux, les marchés -- bref, créant toutes les conditions pour une crise d'une ampleur sans précédent.

                Evidemment, ça n'a pas raté : à l'automne 2008, nous avons assisté à une crise généralisée du système bancaire. A l'époque déjà, ce sont les investisseurs comme vous et moi qui avaient payé : plus de 50 000 milliards de dollars étaient partis en fumée en quelques semaines... et je ne parle là que des dégâts boursiers ! Devant la débâcle, qui s'est rapidement muée en crise économique comme on n'en avait plus vu depuis la Grande dépression, les autorités mondiales ont décidé d'intervenir en urgence. Elles ont mis en place des plans de relances gigantesques :

                En France, le gouvernement a promptement débloqué 26 milliards d'euros sur deux ans.
Au niveau de l'Union européenne, ce sont 200 milliards d'euros qui ont été consacrés au renflouage des banques et de l'économie.
Aux Etats-Unis, plus de 1 000 milliards de dollars ont été consacré à la relance de la croissance et du système bancaire. Mais avec des déficits qui se montaient déjà en 2008 à des sommes record de l'ordre de 438 milliards de dollars pour les Etats-Unis ou encore 49 milliards d'euros en France... Où les gouvernements ont-ils trouvé l'argent nécessaire pour financer ces relances astronomiques ?

                Simple... ils se sont endettés. Et c'est de là qu'est parti le cercle vicieux dans lequel se trouve entraîné votre argent durement gagné aujourd'hui. Lorsqu'il se retrouve à court de ressources, un gouvernement est forcé d'aller emprunter de l'argent -- chez ses propres citoyens, ou à l'étranger. Pour cela, il émet des obligations, qu'il propose à l'achat -- et c'est là qu'entrent en scène les "primary dealers" et autres "SVT". C'est là aussi que se joue le sort de l'argent que vous pensez bien au chaud dans votre assurance-vie ou votre épargne.

                Derrière ces noms barbares se cachent en fait les interlocuteurs de tout Etat cherchant un financement. On les appelle primary dealers aux Etats-Unis, SVT (spécialistes des valeurs du Trésor) en France, et d'autres noms encore selon le pays. Leur rôle est simple : acheter les obligations émises par les Etats... et les revendre ensuite aux enchères au plus offrant. Dans le cas de l'Europe, par exemple, c'est la BNP Paribas, la Barclays, la Deutsche Bank et RBS Greenwich Capitals qui sont chargées d'acheter la dette US à la Fed, puis de la proposer en Europe. Et à qui les primary dealers proposent-ils ces obligations ? Aux investisseurs institutionnels... aux banques... aux fonds de pension... aux assureurs... bref, à ceux-là même que vous avez chargés de faire fructifier votre épargne.

                Le mécanisme est simple... et ahurissant : les actifs toxiques des banques ont été rachetés par les gouvernements -- Etats-Unis en tête. Pour sauver le système financier, renflouer les banques en difficulté et relancer l'économie, les gouvernements se sont endettés... venant emprunter les sommes qui leur manquaient -- aux banques ! Lesquelles engrangent au passage de jolis profits -- qui viennent gonfler non pas votre compte épargne... mais les bonus de fin d'années de leurs dirigeants. Pratique, non ?

                Le problème, c'est qu'en agissant ainsi, on n'a pas fait disparaître les dettes et les mauvaises créances. Au contraire ! Elles ont juste changé de mains -- elles sont passées du secteur privé au secteur public. Par le biais des émissions obligataires et des primary dealers, elles sont venues contaminer toute l'épargne mondiale. (..)

Nous sommes actuellement à un point de rupture. Rappelez-vous la manière dont les événements s'enchaînent :

  1. Crise bancaire en 2008 : les Etats interviennent massivement pour sauver les banques et relancer l'économie.

  2. Ce faisant, ils s'endettent dans des proportions dantesques. Les banques leur "renvoient l'ascenseur" en facilitant le financement de cet endettement.

  3. La dette gouvernementale continue d'augmenter, étouffant peu à peu les Etats ; avec la chute de la Grèce, on commence à entendre des craquements et des grondements inquiétants dans les fondations du système économique mondial.

Les chiffres sont clairs. Le total des engagements du gouvernement américain se monte à 1 150 milliards de dollars. La dette publique américaine représente déjà plus de 70% du PIB national... et les Américains sont dans la dette jusqu'au cou au niveau individuel. Et ne croyez pas que ce soit mieux en Europe ! En Angleterre, le ratio dette/PIB est de près de 50%... En Italie, on est à plus de 103%, tandis qu'en France, on en est déjà à 67% du PIB !

                                    


                Comme vous pouvez le constater sur la carte ci-dessus, qui montre le ratio dette/PIB des divers pays du monde, les économies occidentales basculent dans le rouge... et la situation ne va pas s'améliorer dans les années qui viennent, bien au contraire. Le G20 se retrouvera bientôt avec plus de dette que de PIB.

                La situation est simple : le système bancaire et financier mondial tout entier utilise les obligations d'Etat comme réserves bancaires et base monétaire. Ca fonctionne... tant que personne ne fait faillite. Le problème, c'est que nous nous trouvons désormais au pied du mur. Les banques et l'économie ont été renflouées par les Etats. Puis, lorsque les petits états, écrasés par cet effort de sauvetage, se sont trouvés en difficulté, les pays plus grands sont intervenus pour leur sauver la mise.

                Mais ils sont eux aussi en train de perdre pied, noyés dans des déficits qui vont en s'accroissant. La Grèce n'était qu'un avant-goût de ce qui attend les grandes nations du monde. Des fissures apparaissent. Les agences de notation commencent déjà à émettre des doutes sur la qualité de la dette anglaise, espagnole, portugaise... et même américaine. Les investissements étrangers diminuent aux Etats-Unis. Qui leur sauvera la mise ?

                C'est inévitable : dans les années -- sans doute dans les mois qui viennent -- nous allons assister à un krach obligataire. La faillite des gouvernements ne pourra que se généraliser -- d'autant que, comme nous le verrons dans quelques lignes, les autorités, dans cette situation désespérée, auront recours à remède encore pire que le mal. Et une fois encore, c'est des Etats-Unis que viendra le coup fatal. 

                Quand les gouvernements ont recours à l'arme ultime...

                Les Américains ne sont pas idiots. Ils savent qu'ils ne peuvent pas financer éternellement des emprunts aussi colossaux. S'ils essayaient, cette immense demande d'argent ferait certainement grimper les taux d'intérêt -- ruinant ainsi tous leurs efforts. En fait, les prêteurs étrangers réduisent déjà leurs engagements ; la proportion de dette US entre des mains étrangères chute rapidement.

                Mais les Américains réservent une bien mauvaise surprise aux à leurs créanciers. Devant la dette qui enfle démesurément, ils ont une réponse aussi évidente que dangereuse : l'inflation. Le gouvernement américain a déjà commencé à faire marcher la planche à billets, augmentant sa masse monétaire à une vitesse record.

                Et à partir de là, c'est inéluctable : plus il y a de monnaie en circulation, plus la valeur individuelle de chaque billet et de chaque pièce diminue. Et au rythme où la masse monétaire mondiale augmente en ce moment, ce ne sera pas les 2% qu'on veut nous faire gober actuellement... pas 5%... pas même les 14% connus dans les années 70... mais des taux insensés -- pensez à l'Argentine en 2002... au Zimbabwe en 2008... à la République de Weimar dans les années 30.

                Rappelez-vous que le moteur de ce phénomène est aux Etats-Unis... et qu'il a une raison claire et évidente de créer de l'inflation : c'est un moyen d'échapper à ses dettes. Les investisseurs du monde entier perdront aussitôt toute confiance dans le système financier, et dans toutes les formes de richesse papier (ou électronique). Aucune autre devise n'est vraiment prête à prendre la place du dollar en tant que devise de réserve mondiale.

                Durant un sérieux effondrement du billet vert, selon toutes probabilités, toutes les devises perdraient leur valeur. Il en résulterait une hausse fulgurante des prix mondiaux des actifs tangibles. L'hyperinflation se répandrait au reste de la planète comme une traînée de poudre.