2 - LA MOBILISATION DES CONNAISSANCES
Vous devez retrouver vos idées, vos connaissances qui sont en rapport avec le sujet. Recensez au brouillon tous les éléments qui se rapportent au sujet. Ne vous inquiétez pas, vous savez nécessairement des choses. Il est impossible de se trouver totalement « sec » sur un thème.
Il existe une méthode qui permet de faciliter ce travail de recherche d’idées : il s’agit de commenter le sujet sous plusieurs angles d’approche. Prenons à titre illustratif le thème des retraites.
- les différents aspects de la question : économique (poids des cotisations retraites sur le coût salarial, impact économique de la consommation des seniors, transferts intergénérationnels), social (niveau de vie relatif des retraités par rapport aux jeunes et aux actifs), politique (poids électoral des retraités), financier (déficit de l’assurance vieillesse).
- les points de vue des différents partenaires concernés par la question (syndicats, patronat, Etat, consommateurs…)
- l’espace : la question se présente-t-elle différemment en France et à l’étranger (fonds de pension anglo-saxons), dans les PDEM et les PED (les enfants y jouent souvent le rôle d’assurance vieillesse), les pays capitalistes et les pays socialistes (pas de fonds de capitalisation).
- la chronologie : la question s’est-elle toujours posée de la même façon ? (cf. l’augmentation de l’espérance de vie et le vieillissement de la population)
- l’enchaînement explicatif : causes, manifestations, conséquences
- les oppositions : aspects positifs et négatifs
- les théories et auteurs que l’on peut citer (Sauvy, Easterlin, Modigliani, Pineira, etc.)
3 - LA PROBLEMATIQUE
Il s’agit d’une question assez vaste dont la réponse permet d’organiser les différentes parties du devoir.
La problématique a pour but de vous aider à établir un plan logique et structuré, vous évitant ainsi de réciter le cours sans l’adapter au sujet qui vous est proposé. Elle montre l’enjeu du sujet, elle représente un fil conducteur du raisonnement et justifie le plan. Elle débouche sur une clé d’analyse qui permet de traiter le sujet
Formulez une problématique simple, quitte à la modifier par la suite. Il n’y a pas une seule problématique possible par sujet mais celle que vous allez choisir va orienter votre développement.
Il est possible de poser plusieurs questions si cela permet de mieux montrer les divers enjeux du sujet.
Comme il s’agit d’un point crucial de votre devoir, appliquez-vous pour susciter l’enthousiasme du lecteur. Une bonne problématique réclame un peu de culture et de finesse.
Généralement, on se trouve devant 2 types de sujets :
Ceux où la problématique est déjà amorcée, voire manifeste : il s’agit de reformuler la question.
Ceux où la problématique est absente : il faut en créer une de toutes pièces. Exemple : sur le sujet : « Compétitivité et intervention des Etats » vous pouvez orienter votre réflexion avec la problématique suivante : Comment les politiques économiques peuvent augmenter la compétitivité d’une nation ?
Les grands défauts à éviter :
-
la problématique qui exclut le sujet
-
la problématique trop restrictive qui élimine une partie du sujet
-
la problématique trop large qui entraîne du hors-sujet
-
la problématique trop restrictive et trop large qui en même temps déborde le cadre du sujet tout en ne le traitant pas dans son entier
4 – LE PLAN
Le plan est l’organisation du devoir en parties, sous parties et paragraphes.
Il doit répondre de manière logique et cohérente au sujet et à la problématique posée.
Il vaut mieux un plan simple qui permet de mener à bien votre raisonnement qu’un plan compliqué dont vous n’arrivez pas au terme. Bien évidemment, le type de plan dépend de la problématique entraînée par le sujet. Pensez à établir des titres de parties et de sous-parties qui deviennent dans la rédaction le début des phrases des différents paragraphes de votre développement.
Le plan ne se choisit pas au hasard, il doit être le résultat de la réflexion menée au cours des étapes précédentes. Il doit permettre d’aller logiquement vers la conclusion qui est l’aboutissement de votre raisonnement.
Quel est le plus adapté ? Cela dépend du thème, de la façon dont le sujet est posé, de vos connaissances au moment de l’épreuve (bannissez le plan à tiroirs vides).
Il n’y a pas de plan passe partout, chaque sujet est particulier. Cependant, l’expérience montre que certains plans reviennent fréquemment. Voici les principaux :
Il comporte trois parties : la thèse, l’antithèse et la synthèse.
La thèse sert à formuler une ou des hypothèses, l’antithèse réfute cette ou ces hypothèses, la synthèse permet le dépassement de la contradiction en apportant un compromis constructif ou une solution autre grâce à de nouveaux éléments d’analyse, de nouvelles perspectives. Ce plan est très utilisé en philosophie car il permet la confrontation d’idées, de théories opposées ; il est plus difficile à manier dans le domaine des faits.
Exemple : L’équilibre budgétaire doit-il être un objectif des politiques économiques ?
Plan possible : 1- Les vertus présumées du déficit ; 2- La nécessité de l’équilibre ; 3- Quel niveau optimal de prélèvements obligatoires ?
Il ne comporte que deux parties qui ne s’opposent pas fondamentalement comme le font les deux premières parties du plan dialectique proprement dit. Ce sont des plans : 1ère partie « il est vrai que… » ; 2ème partie « …mais ».
Ce sont des plans très usités qui permettent de nuancer votre raisonnement. Rappelez-vous qu’il faut garder pour la deuxième partie ce qui vous paraît dominant et donc commencer par ce qui vous paraît devoir être partiellement réfuté, élargi, dépassé.
Il est utilisable lorsque le sujet fait intervenir le temps comme variable essentielle et lorsqu’il est possible de distinguer deux ou trois périodes qui s’opposent du point de vue du sujet traité. La difficulté est de repérer ces périodes et de trouver des dates qui traduisent le passage d’une période à une autre. Ces dates doivent représenter un tournant.
Exemple : Le franc de Raymond Poincaré à Raymond Barre.
Un plan chronologique type serait :
I – Le franc rattaché à l’or : (1928-1936)
-
La stabilisation Poincaré
-
L’attachement à l’or
II – Le franc dans la tourmente : (1936-1958)
-
L’impossibilité de relancer les exportations par des dévaluations
-
Les remous de la IVème Réépublique (débat Mendès-Pleven, refus de la rigueur)
III – Le franc restauré : (1958-1981)
-
Le retour à la convertibilité externe et la bonne tenue du franc (malgré la dévaluation de 1969)
-
La mise en place du serpent puis du système monétaire européen
Bien construits, ils peuvent donner d’excellentes copies mais ils entraînent plus facilement la description que le raisonnement et la confrontation d’idées.
Il décompose le sujet en divers éléments recensés selon leur nature (facteurs économiques, sociaux, politiques), selon un ordre progressif (court, moyen, long terme), selon leur combinaison (rôle du capital, du travail, du progrès technique).
Le plan par gradation en est une variante : il consiste à présenter et analyser successivement les divers aspects d’un problème, avec un enchaînement logique des parties, en allant par exemple du plus simple au plus complexe.
D’apparence simple, ils peuvent s’avérer complexes à utiliser en particulier au niveau du classement des idées et de l’équilibre des parties. Bien réalisés, ils peuvent donner de très bonnes copies.
Les plans « causes, déroulement, conséquences » ou « pourquoi, comment, jusqu’où » ou encore « théories, pratiques, résultats » peuvent être des plans de secours. Ils peuvent vous aider pour commencer à traiter des dissertations. Mais méfiez-vous à ne pas les utiliser de façon trop mécanique, cela donnerait un caractère stéréotypé à votre travail et de plus vous risquez de n’être guère original. Dès que vous aurez progressé, il faudra réfléchir par vous-même.
Il s’applique aux sujets qui demandent de comparer tels faits, telles théories. Comparer c’est opposer en faisant ressortir les différences aussi bien que les ressemblances. Tout plan comparatif devra donc s’efforcer de mettre en lumière le différent et l’analogue.
Un plan passe-partout : différences-ressemblances-interprétations est possible mais signifie parfois céder à la facilité. En tous cas, malgré ses défauts éventuels, ce plan est préférable à un plan qui n’induirait aucune comparaison.
Exemple : « Comparez la crise des années 1930 et la crise des années 1970 ».
Le plan « 1) La crise des années 1930 ; 2) La crise des années 1970 » revient à nier le sujet. Soyez vigilants : quand de tels sujets de comparaison sont posés, environ 50 % des candidats choisissent ce type de plan !
Un plan plus pertinent consisterait à comparer 1) les causes, 2) le déroulement et 3) les sorties de ces 2 crises.
Remarque pour les sujets qui demandent d’étudier le lien entre deux phénomènes :
Il faut étudier, s’ils existent, les liens réciproques, mais il n’existe pas de plan type, chaque sujet étant particulier.
Exemple 1 : « Inflation et croissance ».
On peut consacrer une partie au lien Inflation è croissance (taux d’interet réels plus faibles) et une autre partie au lien croissance è inflation (augmentation du coût des facteurs de producteurs qui deviennent plus rares. Les deux parties compteront de nombreux arguments.
Mais parfois il serait absurde de consacrer autant de place aux deux sens de la corrélation.
Exemple 2 : « Compétitivité et intervention des Etats »
Le sujet incite le candidat à savoir si l’Etat peut durablement agir sur la compétitivité des nations, de quelle manière et avec quelle efficacité. Certes le niveau de compétitivité influence la création de richesse, et partant le niveau de prélèvements obligatoires et donc les interventions de l’Etat, mais le lien est trop ténu pour en faire une partie à l’égale de la précédente.