La loi de Say
Vous trouverez une analyse complète de cette loi, de ses origines, de ses interprétations sur le site libres.org en allant dans la rubrique Dossiers.
L'entrepreneur
L’entrepreneur est celui qui découvre des besoins insatisfaits, agit pour les satisfair et en tire un profit
Dans la mesure où tout individu dispose d’une capacité d’innovation, il existe une dimension entrepreneuriale dans toute activité humaine.
Plus couramment, l’entrepreneur est défini comme celui qui dirige une entreprise pour son propre compte, à ses risques et périls, découvre et met en œuvre de nouvelles idées, et dont la capacité d’innovation est rémunérée par le profit.
Grandes tendances historiques :
Période mercantiliste : surveillance étroite des chefs d’entreprise ; valorisation des capacités techniques.
XIX : apparition de grands capitaines d’industrie : Rockfeller, Carnegie, DuPont de Nemours, Krupp.
Anticapitalisme après 1945 : relais pris par l’Etat technocratique et les managers. Schumpeter parle du crépuscule de l’entrepreneur.
Renouveau à partir des années 1970 : face aux rigidités du gigantisme, rôle des NTIC, échec du socialisme.
1) Rôle négatif de l’entrepreneur :
Marx
- entrepreneur assimilé au capitaliste (celui qui apporte les moyens de production)
- simple rouage d’un système capitaliste
- rejet de son rôle (exploitation de la classe ouvrière) porté au paroxysme dans les systèmes d’économie socialiste
2) Rôle mineur de l’entrepreneur :
La théorie néoclassique (CPP)
- l’entrepreneur ne fait qu’organiser les facteurs de production suivant leurs prix relatifs
- il vend le même produit que les autres (hypothèse d’homogénéité) au même prix
- il n’aime pas le risque
- s’il réalise un profit à long terme, c’est dû à l’exploitation des consommateurs mais pas à l’innovation
Les thèses managériales : Berle et Means (1932), Burnham (1941), Galbraith (1964)
- les managers ont progressivement remplacé les entrepreneurs-innovateurs du 19ème siècle
- les managers des grands groupes sont des salariés et non plus des capitalistes
- les managers ne sont pas responsables devant leurs propres actionnaires
- les managers gèrent, administrent mais n’entreprennent pas vraiment
Keynes :
- rôle passif : l’entrepreneur répond à la demande anticipée
- comportement grégaire : des vagues d’optimisme (pessimisme) poussent les entrepreneurs à investir (ne pas investir)
3) Rôle majeur :
Say :
- il ne peut pas exister de déséquilibre global entre l’offre et la demande (loi des débouchés) mais il peut exister des déséquilibres sectoriels qui seront progressivement résorbés par l’action des entrepreneurs : s’il existe une demande insatisfaite sur un marché, les prix vont monter, incitant des entrepreneurs à rentrer sur le marché.
- il fût lui-même entrepreneur dans le secteur textile
Ecole de l’offre : Laffer et Gilder réactualisent les idées de Say dans les années 1970/1980
- les entrepreneurs sont les leviers de la croissance
- ils doivent être incités à produire plus, grâce à la baisse des impôts et des réglementations
Schumpeter (1911, 1939 & 1942) :
L’entrepreneur est celui qui innove et introduit des progrès techniques, il occupe donc une place centrale dans l’évolution économique. Si l’agent qui est à la tête d’une entreprise n’innove pas, il n’est qu’un directeur ou un propriétaire d’entreprise, sans rôle économique majeur. Tout chef d’entreprise n’est donc pas un entrepreneur. Un entrepreneur est celui qui brise la routine, en cela il peut être salarié ou technicien d’une firme. Le terme d’entrepreneur n’est pas attaché à une position mais à une fonction.
L’entrepreneur se caractérise aussi par son attitude. C’est quelqu’un qui a la capacité de surmonter la résistance de ses pairs et de son environnement. Cela exige donc une personnalité et un caractère particuliers.
C’est un individu motivé qui veut remporter des succès, qui veut créer des structures nouvelles. S’il recherche le profit, c’est plus pour pouvoir le réinvestir que pour consommer.
Comme le profit est transitoire, la situation des entrepreneurs est non durable et, à la différence de ce que prétendait Marx, ils ne forment pas une classe sociale.
L’entrepreneur introduit des innovations à l’origine d’un phénomène de destruction créatrice : création de nouvelles activités et disparition des anciennes. Cela introduit une transformation dans l’économie.
Les innovations apparaissent en grappe car d’une part une innovation réussie permet de réaliser des profits et attire de nouveaux producteurs, et d’autre part crée un climat psychologique optimiste et encourage de nouveaux entrepreneurs à entreprendre.
Kirzner (1973) : cet économiste américain, né en 1930, appartient à l’école autrichienne et montre le rôle fondamental de l’entrepreneur, ce qui le rapproche de Schumpeter. Cependant, il a présenté l’entrepreneur avec un point de vue différent de celui de Schumpeter. Leurs différences sont résumées dans le tableau suivant.
| Schumpeter | Kirzner |
| Il connaît les données concrètes du marché, il possède l’information | Il connaît les lieux où trouver l’information, il est vigilant à l’égard de l’information, en situation d’alerte |
| Il bouleverse l’ordre établi. Il perturbe une situation d’équilibre (innovation => cycles), les entrepreneurs- imitateurs diffusent l’innovation en grappe et ramènent vers un nouvel équilibre | Il a un rôle équilibrant car il amène vers un ajustement mutuel d’éléments discordants découlant de l’ignorance préalable du marché |
| Il est source d’innovations | Il est vigilant aux occasions qui existaient déjà |
| Il crée des opportunités | Il répond aux opportunités |
| Il génère des profits | Il capture des occasions de profits |
