Chapitre 7 : L'inflation
Le terme inflation vient des mots latin inflatio, inflare qui signifient enflure, enfler. Si l’inflation est un phénomène ancien, l’usage du terme est récent. Les dictionnaires économiques du 19ème siècle ne le mentionnaient pas. Au début du 20ème siècle, il signifiait alors une hausse abusive de la quantité de monnaie.
La définition retenue habituellement aujourd’hui de l’inflation est la hausse des prix générale, durable et autoentretenue.
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Générale : la hausse des prix affecte tous les biens et services.
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Durable : la hausse des prix doit être prolongée dans le temps.
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Auto-entretenue : l’inflation tend à se transmettre de proche en proche à tous les secteurs, à tous les prix, à tous les revenus.
Au lieu de se centrer sur les biens, on peut se centrer sur la monnaie et donner une autre définition. L’inflation peut être définie comme la baisse du pouvoir d’achat de la monnaie. Nous verrons que cette dernière définition nous permettra de mieux cerner les causes de l’inflation.
Le taux d’inflation est le taux de variation des prix d’une période sur l’autre.
Suivant la valeur du taux d’inflation, on définit des types d’inflation différents.
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Inflation rampante : hausse des prix annuelle entre 1 et 3%.
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Inflation galopante : hausse des prix annuelle > à 10%.
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Hyperinflation : hausse des prix > à 50% par mois, soit un peu plus de 1% par jour, selon la définition donnée par Phillip Cagan en 1956. L'hyperinflation est liée à une création monétaire excessive, comme en témoigne le billet ci-dessous émis par la Banque centrale du Zimbabwe.
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Désinflation : freinage ou décélération de l’inflation ; les prix continuent d’augmenter mais de moins vite. Ex : taux d’inflation passe de 10% à 5%.
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Déflation : baisse générale des prix. Ce qui valait 10 euros n’en vaut plus que 9.
Enjeux du sujet
La maîtrise de l’inflation est un des éléments du carré magique de Kaldor, c’est à dire un des quatre objectifs majeurs de la politique économique au même titre que la croissance, le plein emploi et l’équilibre extérieur. A ce titre, la stabilité des prix est recherchée. Pourtant, les objectifs en termes d’inflation ont évolué au cours du temps.
Pendant les années 1950 et 1960, l’inflation était tolérée, c’était un moindre mal. Dans les années 1980 et 1990, elle était combattue avec vigueur par les banques centrales. Depuis la crise de 2008, plusieurs banques centrales ont pratiqué des politiques d’abondance monétaire, allant même jusqu’à monétiser la dette publique, ce qui peut laisser craindre un retour futur de l’inflation. Comment expliquer ces changements d’attitude ? L’inflation peut- elle faire baisser le chômage ? Est-elle néfaste ou bien bienfaisante ? Si elle est néfaste, comment expliquer alors sa présence et parfois son augmentation ? A-t-elle une origine réelle ou monétaire ? La déflation est-elle plus à craindre que l’inflation ? Nous répondrons à toutes ces questions dans ce chapitre.
I – La mesure de l’inflation :
A - L’indice des prix à la consommation :
1 - Définition :
L’IPC mesure l’évolution d’ensemble des prix des biens et services figurant dans la consommation des ménages. Il ne mesure pas le niveau absolu des prix pour une période donnée, mais la variation relative des prix entre 2 périodes. Il mesure l’évolution du coût de la vie. Il est calculé chaque mois, en France par l’INSEE, aux USA par le Ministère du Travail (...)
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