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L'ECONOMIE EN PREPA HEC
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                   Joël Hermet
  1. LE RôLE DE L'ETAT DANS LA VIE éCONOMIQUE ET SOCIALE.
(sujets très généraux sur l'Etat)
  • Avons-nous eu raison de construire notre société sur une association des secteurs public et privé ? ESSEC- 1996.
  • Comment et pourquoi l'intervention publique dans le champ économique s'est-elle transformée depuis les années 1970 dans les pays développés ? ESC-1997.
  • Les rôles respectifs de l'Etat et du marché dans la répartition et la distribution des revenus dans les pays industrialisés depuis la fin du 19ème siècle. HEC-2001.
  • Pensez-vous que « les Etats sont désormais trop grands pour s'occuper des problèmes à petite échelle et trop petits pour les problèmes à grande échelle » (PNUD 1997) ? ISG-2001.
  • Contrairement à ce qui est affirmé dans la Loi de Wagner (1835-1917), l'extension de l'activité publique (Etat et collectivités locales) a été stoppée depuis une vingtaine d'années. Quelle analyse en faites-vous ? ESC-2004.
  • Intérêt et limites de l'intervention de l'Etat ? ESSEC-2006.
  • L'Etat-Nation est-il en crise ? ESSEC-2008.

Question :
  • La mise en place de « l'Etat-providence » dans les pays capitalistes avant 1950. 1997.
  • Montrez que les notions de bien public (au sens des économistes) et d'externalités fondent des justifications de l'intervention de l'Etat. 1998.
  • La loi de WAGNER est-elle toujours d'actualité ? 2007.

  
  1. LES DIFFéRENTES FORMES DE STRUCTURES SOCIALES.
  • La conception marxiste des classes sociales vous paraît-elle pertinente ? ESC-2001.
  • La classe comme critère de stratification sociale : analysez l'évolution de la pertinence sociologique de ce critère au XXème siècle en France. ESC-2007.
                           
Questions ESC :
  • En vous basant sur l'exemple des « cadres », montrez les différences entre la notion de CSP (catégorie socioprofessionnelle) et celle ce classe sociale. 1998.
  • La montée des couches moyennes fait-elle disparaître les classes sociales en France ? 1998.
  • En quoi et pourquoi a-t-on assisté à l'affirmation de la classe ouvrière en France des années 1930 à la fin des années 1960 ? 1999.
  • Caractériser la composition et l'évolution des classes dominantes en France du début du 19ème siècle à 1945. 1999.
  • En s'appuyant sur les exemples français ou britanniques, peut-on dire que les ouvriers forment un groupe en voie d'homogénéisation jusqu'aux années 1920. 2003.
  • Henri Mendras a préconisé le concept de constellation, pour décrire la société française. Quel est l'intérêt de ce concept ? 2004.

  
  1. L'INTERNATIONALISATION DES éCONOMIES.
  
  1. L'éVOLUTION ET LES THéORIES DES éCHANGES INTERNATIONAUX DEPUIS LA RéVOLUTION INDUSTRIELLE.
  • L'échange international peut-il toujours être considéré comme facteur de rattrapage ? Documents joints. ECRICOME-1996.
  • L'internationalisation des économies et son incidence sur la croissance et les fluctuations économiques depuis la fin du 19ème siècle. HEC-1997. Corrigé.
  • Les courants protectionnistes dans le monde depuis le début du 19ème siècle jusqu'à 1945 ont-ils réellement contribué à protéger les économies nationales ? ESLSCA-ISC-1997.
  • Echanges internationaux de marchandises et développement économique depuis le milieu du 19ème siècle jusqu'à nos jours. ESC-1998. Corrigé.
  • La mondialisation économique est-elle irréversible ? Vous analyserez la question en faisant appel à la théorie éco. et à l'évolution historique depuis le début du 19ème siècle. HEC-2003.
  • La croissance des pays en développement nuit-elle à la prospérité des pays industrialisés ? ESSEC-2004.
  • Ouverture commerciale à l'international et croissance économique. ESCP-2004.
  • Les phénomènes de pauvreté peuvent ils s'expliquer par le développement du libre échange? ESCP-2005.
  • Les conséquences de la mondialisation sur les inégalités économiques depuis les années 1970, dans les pays développés et dans les pays en développement. ESC-2005.
  • L'émergence des nouveaux pays industriels est-elle un frein à la croissance des pays avancés ? HEC-2006.
  • La dotation factorielle explique-t-elle l'évolution de la spécialisation internationale ? Ecricome-2007.
  • Comparez le protectionnisme de la fin du XIXème siècle à celui que l'on a constaté dans le monde depuis les années 1970. ESC-2008.

Questions ESC :
  • Avantages et inconvénients de l'insertion dans les échanges internationaux pour les PED. 1997.
  • Montrer la relation entre la position de RICARDO quant aux lois protectionnistes sur le blé et sa conception de la rente. 1999.
  • Exposez la thèse du protectionnisme éducateur, en rappelant le contexte dans lequel elle fut élaborée. 2001.
  • « Il faut se méfier de ces peuples du Nouveau Monde dotés par la nature et par leur régime politique d'avantages exceptionnels, d'un sol riche qui produit presque sans travail et sans engrais, qui n'ont que peu ou pas d'impôts, chez lesquels le taux de salaire est souvent dérisoire. » (Jules Méline). Cette méfiance de Jules Méline vous semble-t-elle justifiée ? 2004.

  
  1. L'ORGANISATION DES éCHANGES MONDIAUX ET LA CONSTRUCTION D'ESPACES éCONOMIQUES RéGIONAUX DEPUIS 1945.
  • Le libre-échange, mythe ou réalité depuis 1947 ? ESC-1997.
  • Processus d'intégration économique et monétaire des Etats membres de la Communauté puis de l'Union européenne, de 1957 à nos jours. ESCP-1999.
  • Le GATT et la montée des protectionnismes. ESSEC-2001.
  • Le libre-échange, tel qu'il est conçu par l'Accord général sur les tarifs et le commerce (GATT), est-il un facteur de croissance économique depuis 1947 ? Ecricome-2004.
  • L'importance croissante des Accords Commerciaux Régionaux. ESC-2005.
  • Les négociations commerciales multilatérales ont-elles favorisé la libéralisation des échanges depuis le milieu des années 1990 ? ESC-2007.

Question ESC :
  • Qu'entend-on par « coûts de la non - Europe » ? 1998.

  
  1. LES FIRMES MULTINATIONALES ET LEUR RôLE DANS L'éCONOMIE MONDIALE.
  •  « Ce n'est pas parce que les FMN investissent en Afrique que cette dernière est sous-développée, c'est au contraire parce qu'elles n'y sont pas assez présentes ! ». Cette citation d'Arghiri EMMANUEL vous paraît-elle rendre compte du rôle des FMN dans l'histoire du développement ? ECRICOME-1997.
  • Analyser l'accélération de l'internationalisation des firmes depuis le milieu des années 1980. ESC-2001.
  • A quels changements les grandes entreprises capitalistes ont-elles du procéder pour se développer dans l'économie mondiale ? Ecricome-2006.

Questions ESC :
* Quels sont les déterminants des IDE ? ESC-2007.
  
  1. LES PAIEMENTS INTERNATIONAUX.
  
  1. LA BALANCE DES PAIEMENTS ET LE MARCHé DES CHANGES.
  • Système de change et croissance économique au 20e siècle. Ecricome-2005.

Question ESC :
  • Les avantages attendus et les effets constatés du flottement des monnaies depuis 1973. 2000.

  
  
  1. SYSTèME MONéTAIRE INTERNATIONAL ET INTERNATIONALISATION FINANCIèRE DEPUIS DE 19èME SIèCLE.
  • Endettement international et croissance économique depuis un siècle. HEC-1992.
  • La place particulière du dollar dans le SMI après 1944 a-t-elle favorisé et favorise-t-elle encore la croissance de l'économie mondiale ? ESCP-1998.
  • Dollar, ECU puis Euro, yen : peut-on parler de l'émergence d'une Triade monétaire depuis les années 1970 ? INSEEC-1998.
  • Analysez l'évolution du système monétaire international, de accords de Bretton Woods au flottement des monnaies. ESSEC-2002.
  • Le financement des économies émergentes depuis le milieu du 19ème siècle. Ecricome-2003.
  • L'internationalisation financière a-t-elle accru les inégalités de développement ? Ecricome-2006.
  • Concurrence monétaire et compétitivité des nations. Ecricome-2008.
                                    
Questions ESC :
  • L'évolution du rôle du FMI. 1998.
  • A quels objectifs correspondait la création du FMI ? 2003.
  • En quoi le «Triangle d'incompatibilité» (changes fixes, intégration financière, indépendance de la politique monétaire) éclaire-t-il l'évolution du système monétaire international depuis les années 1960 ? 2005.
  • Quelles sont les limites des politiques menées par le FMI depuis le début des années 1980 ? 2008.

  
  1. LE SYSTèME MONéTAIRE EUROPéEN.
  • L'euro : un aboutissement ou une étape ? Ecricome-2001.

Question ESC :
  • En quoi l'euro est-il issu des lacunes et des dysfonctionnements de SMI ? 1998.
  • Avantages et inconvénients de l'appartenance à la zone  euro pour les pays membres. 2004.

  
  1. DéSéQUILIBRE ET POLITIQUES éCONOMIQUES ET SOCIALES EN éCONOMIE OUVERTE.
  
  1. LES DIFFéRENTS TYPES DE DéSéQUILIBRES : INFLATION, CHôMAGE, DéSéQUILIBRES EXTéRIEURS, INéGALITéS SOCIALES...
  • La déréglementation des marchés du travail a-t-elle des effets sur l'emploi? Ecricome-2005.
  • A la lumière de l'histoire récente des économies occidentales, en quoi la montée du chômage peut-elle considérée comme un déséquilibre ? HEC-1996.
  • La recherche de la productivité est-elle une solution à la crise de l'emploi dans les économies capitalistes ? Ecricome-1998.
  • Développement économique et inégalités sociales dans les pays occidentaux depuis la fin du 19ème siècle. HEC-1998.
  • Alors que pendant les 40 années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, la plupart des pays capitalistes développés ont connu de fortes tendances inflationnistes, à l'heure actuelle, la déflation paraît de nouveau possible. Comment expliquez-vous cette évolution ? ECRICOME-1999.
  • Dans quelle mesure la hausse progressive du taux de chômage observée après 1970 résulte-t-elle d'une hausse du taux de chômage d'équilibre ou de la lenteur et de la complexité des dynamiques d'ajustement enclenchées par une succession de chocs négatifs ? ESSEC-2000.
  • Le chômage, un critère de performance économique et social pour les pays développés depuis la Seconde Guerre mondiale ? Avec documents. INSEEC-2000.
  • La contrainte externe en France depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. ESC-2000. Corrigé.
  • L'inflation est-elle partout et toujours un frein à la croissance économique ? ESCP-2007.

Questions ESC :
  • La déflation : nature et enjeux. 2003.
  • Intérêt et limites de la conception néoclassique traditionnelle de la fixation du prix du facteur travail. 2003.
  
  1. LES DIFFéRENTES FORMES DE POLITIQUES éCONOMIQUES ET SOCIALES EN éCONOMIE OUVERTE : POLITIQUES BUDGéTAIRES, MONéTAIRES, SOCIALES…
  • Les problèmes de libre concurrence depuis la grande crise des années 1930. ESLSCA-1996.
  • Fin des années 1960, le Club de Rome préconisait l'objectif de croissance 0 pour les pays les plus développés. Dans le contexte actuel, les pouvoirs publics privilégient l'hypothèse d'un taux de croissance fort. Par référence aux objectifs et à la mise en œuvre de la politique économique, ce changement d'attitude vous paraît-il pertinent ? ESCP-1996. Corrigé.
  • Les dépenses publiques favorisent-elles la croissance économique ? Vous appuierez votre argumentation sur l'expérience des grands pays industrialisés de 1945 à nos jours. Documents joints. ESCP-1997. Corrigé.
  • L'application des politiques keynésiennes dans les pays développés à économie de marché depuis 1945 a-t- elle connu plus de succès que d'échecs ? ESLSCA-ISC-1997.
  • Dans quelle mesure les expériences conduites au 20ème siècle dans les pays capitalistes développés et la situation actuelle peuvent-elles justifier la politique du franc fort ? ECRICOME-1997.
  • Redistribuer les revenus, est-ce un objectif légitime des gouvernements dans les pays industriels développés ? ESSEC-1997.
  • Pensez-vous que la concurrence soit un droit et, comme tous les droits, elle mérite protection ? ISG-1999.
  • La protection sociale est-elle un obstacle à la compétitivité d'une nation ? Vous appuierez votre argumentation sur l'expérience des grands pays industrialisés de 1945 à nos jours. ESCP-2000. Corrigé.
  • A la lumière de l'expérience historique, pensez-vous que l'équilibre budgétaire doive être un objectif des politiques économiques ? Ecricome-2002.
  • Les controverses relatives au mixage des politiques conjoncturelles dans les pays de la zone euro au cours de la mise en place de cette zone depuis les années 1980. ESC-2003.
  • Le modèle social européen est-il compatible avec la mondialisation ? ECRICOME-2003.
  • Préserver la concurrence : un facteur de régulation essentiel du capitalisme ?
    Ecricome-2004.
  • Les prélèvements obligatoires représentent-ils un frein à la croissance économique dans les pays développés à économie de marché ? Ecricome-2007.
  • La lutte contre la pauvreté depuis le début du 19ème siècle dans les pays développés. HEC-2007. 

Questions ESC :
  • Les outils de l'intervention conjoncturelle de l'Etat en France : nature et évolution de 1945 à la fin des années 1970. 1997.
  • En quoi et pourquoi la politique monétaire a-t-elle changé en France dans les années 1980 ? 1997.
  • La mise en place de « l'Etat-providence » dans les pays capitalistes avant 1950. 1997.
  • Le budget de l'Etat est-il encore en France dans les années 1990 un levier de politique économique ? 1998.
  • Caractériser la politique de la concurrence dans l'Union européenne. 1999.
  • Les effets des prélèvements publics obligatoires sur l'offre de travail : les éléments du débat. 2001.
  • Les principaux tournants des politiques monétaires aux USA et en Europe de l'Ouest depuis la fin des années 1970, et leurs explications. 2001.
  • Quelles sont les raisons qui justifient l'indépendance des banques centrales ? 2008.

  
  1. LE CHANGEMENT SOCIAL CONTEMPORAIN DANS LES PAYS DéVELOPPéS à éCONOMIE DE MARCHé.
  
  1. DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET MUTATIONS DEMORAPHIQUES.
  • Les changements démographiques conditionnent-ils le changement social ? ESCP-2002.
  • Les déséquilibres démographiques mondiaux et leurs conséquences sur le développement. Ecricome-2002.
  
  1. LES TRANSFORMATIONS DES NIVEAUX ET MODES DE VIE.
  • Depuis le 19ème siècle, quelle est la place du travail dans le processus d'intégration sociale ? ESSEC-1996.
 
  
  1. LA MOBILITE SOCIALE
  • Mobilité sociale et croissance économique en France depuis la seconde guerre mondiale. ECRICOME-2001.
  • La démocratisation scolaire  a-t-elle influé sur la mobilité sociale ? Vous appuierez votre argumentation sur le cas de la France. ESC-2004.

Question ESC :
  • La notion de « reproduction sociale » ne suffit pas à rendre compte de la réalité de la mobilité sociale contemporaine en France. Pourquoi ? 2000.
  • Les freins à la mobilité sociale dans les pays industrialisés aujourd'hui. 2005.
  • La mobilité sociale a-t-elle connu des transformations dans les 25 dernières années en France ? 2008.



  
  1. LES STRATéGIES DE DéVELOPPEMENT.
  
  • Pour les pays capitalistes développés et les PVD, l’endettement extérieur est-il un obstacle à la croissance économique ? ESLSCA-ISC-1998.
  • Quel mode de financement des économies émergentes vous paraît-il le plus efficace ? ISG-1999.
  • Pour favoriser le développement, faut-il plus ou moins d’Etat ? Vous appuierez vos assertions sur l’expérience des pays en développement de 1945 à nos jours. ESCP-2001.
  • Peut-on parler d’un développement des pays du Sud depuis les années 1950 ? Avec documents. INSEEC- 2001.

Question :
  • Avantages et inconvénients de l’insertion dans les échanges internationaux pour les PED. 1997.

  

La Maison France dépense de 15 à 20 % de plus qu'elle ne gagne

Jean-Pierre Robin

Le Figaro, 3 octobre 2011

Le déficit des finances publiques et le déséquilibre de nos échanges extérieurs ont la même origine, l'insuffisance du «made in France».

Notre pudeur dût-elle en souffrir, «nous sommes scrutés», a lancé Valérie Pécresse, en présentant le projet de loi de finances 2012. On ne saurait reprocher à la ministre du Budget sa candeur tant elle dit vrai. Elle fait allusion bien sûr aux agences de notation qui pourraient nous retirer la note «triple A» synonyme de financement à conditions privilégiées. On regrettera seulement qu'il faille recourir à ce genre d'argument pour convaincre les Français d'assainir leurs finances publiques. Comme si l'opinion ne pouvait comprendre que les déficits constituent un mal en soi, à l'origine de toutes nos difficultés, et notamment le chômage.

Valérie Pécresse a raison de dramatiser la situation. Des six pays bénéficiant du triple A dans la zone euro, la France est le seul qui affiche un «déficit primaire». Nous ne sommes pas capables d'équilibrer nos comptes publics, même si l'on fait abstraction du paiement de la charge de la dette, laquelle s'élèvera cette année à 46,8 milliards d'euros. Selon le FMI, le déficit primaire français a représenté 4,9 % de notre PIB en 2010, le même chiffre que pour la Grèce.

Les gouvernements ont renoncé à s'exprimer en des termes simples

Or loin d'être un concept technique, le déficit primaire revêt une dimension pratique considérable. Imaginons que la Grèce jette l'éponge et fasse défaut. Certes, elle n'aura plus à payer ses créanciers, mais du jour au lendemain il lui sera impossible d'obtenir le moindre crédit nouveau : l'Argentine en a fait la cruelle expérience en 2001. Comme son budget resterait fortement déséquilibré (4,9 % du PIB), Athènes n'aurait d'autre choix que d'ajuster instantanément ses dépenses au niveau de ses recettes. L'actuel plan d'austérité qui fait tant souffrir les Grecs apparaîtrait comme une promenade de santé en comparaison.

L'Hexagone n'en est pas là. Même si la dette tricolore était dégradée, nous continuerions d'obtenir des prêts. Le Français est scruté, mais il n'est pas (encore) fait comme un rat. Pour sensibiliser ses concitoyens, Valérie Pécresse aurait pu, et dû, leur faire remarquer qu'en dépit de tous les efforts demandés, les dépenses programmées de l'État (366 milliards d'euros) ne seront couvertes qu'à 79 % par des recettes (288,8 milliards) en 2012. N'importe quel ménage comprend qu'il ne pourrait gérer son propre budget ainsi.

Mais curieusement les gouvernements ont renoncé depuis des lustres à s'exprimer en des termes simples qui fassent appel à l'intuition du public. Ainsi ne cesse-t-on de présenter les déficits et la dette en pourcentage du PIB (le produit intérieur brut), ce qui est bien trop abstrait. Rappelons que la règle des «3 % du PIB» - plafond «autorisé» pour le déficit annuel, au cœur de la réglementation européenne - est à l'origine une invention française. Comme il l'a rappelé lui-même dans un article de La Tribune, Guy Abeille, chargé de mission au ministère des Finances en 1981-1982, avait concocté ce ratio à la demande du gouvernement Mauroy soucieux de se donner des garde-fous. Guy Abeille est le premier à admettre que «ce seuil magique, pour un peu chamanique» n'a aucun fondement économique.

Il aurait été bien plus parlant d'instaurer une «règle d'or» selon laquelle les dépenses courantes de l'État - hors investissements - devraient obligatoirement être financées par des recettes de l'année. Au lieu de quoi la norme totalement arbitraire des 3 %, qui devait valoir comme une «limite infranchissable», a permis toutes les dérives. Les Français ne perçoivent plus qu'avec un déficit qui représentera encore 21 % des dépenses l'an prochain, ils vivent très au-dessus de leurs moyens.

Nos exportations représentent à peine 84,7% de nos importations

Il est une autre façon de s'en apercevoir, c'est de regarder le commerce extérieur. Là aussi la France est le seul pays «triple A» qui soit déficitaire. Nos exportations représentent à peine 84,7 % de nos importations. Entre ce que nous achetons et ce que nous vendons à l'étranger, l'écart est donc d'un peu plus de 15 %. Prévoyant un déficit global historique de 75 milliards d'euros en 2011, Pierre Lellouche avoue que «le déficit commercial avec la Chine» représente pour lui «un cauchemar quotidien». Espérons que le secrétaire d'État au Commerce extérieur parviendra à s'en éveiller. Sa présentation de la Chine comme bouc émissaire est en tout cas réductrice. Car dans la mondialisation des chaînes de production, ce qui est assemblé en Chine et vendu en France, comme les iPad, est en réalité «made in world» bien plus que «made in China».

Comment expliquer l'insouciance avec laquelle les Français observent la dégradation de leurs comptes extérieurs ininterrompue depuis 2002 ? L'euro a certes servi d'anesthésiant. Les déficits commerciaux ont cessé d'avoir un impact sur le taux de change : finies les dévaluations humiliantes du franc ! S'y ajoute cette sottise de gros calibre, proférée par les ministres de l'Économie successifs : «La consommation est le moteur de la croissance en France» (sic), disent-ils. Or ce moteur a besoin de carburant pour tourner, autrement dit de revenus, de salaires et donc de production. Voilà le véritable moteur de la croissance française. Les deux déficits, externe et interne, respectivement de 15 % à 20 %, sont étroitement liés et ils ont la même origine : l'insuffisance de notre appareil productif et du «made in France». Reconnaître une telle évidence constituerait déjà un grand progrès.